Ma perception de la légèreté

Ma perception de la légèreté

Combien de définitions, de beaux discours mal compris, de mots sophistiqués pour traduire une pratique équestre bien souvent mal conduite. La légèreté n’est ni un beau discours, ni une définition, ni une affaire de mains, de jambes ou de mâchoires, loin de là……

Beaucoup associent la légèreté avec certains cavaliers du 16ème – 19ème siècle, par exemple. Nombreux sont les professionnels qui ont besoin de s’associer à un « Maitre », bien souvent disparu, pour exister. L’équitation d’aujourd’hui ressemble quelquefois à une religion, figée.

Il est intéressant et indispensable de se cultiver, de lire d’anciens ouvrages, de se nourrir de plusieurs sources. Mais aujourd’hui la science dans le monde de l’équitation devrait avoir une place bien plus importante. Dans le monde des humains, ce sont les avancées scientifiques qui ont fait progresser les records sportifs.

Les recherches notamment celle du Dr Jean Marie DENOIX, ou bien du Dr Guerd HEUSCHMANN, vétérinaires passionnés par la locomotion du cheval, devraient intéresser bon nombre de cavaliers amateurs, professionnels, et enseignants. Ces travaux sont des exemples incontournables pour aider à la compréhension et à l’orientation du travail du cheval dans un objectif de légèreté.

Prenons l’exemple de Guerd HEUSCHMANN qui n’a pas eu peur de dénoncer des pratiques de maltraitances jusqu’au plus haut niveau de la compétition. Il a ouverts les yeux à un certains nombres de cavaliers, nous a permis de mieux comprendre la mécanique équestre. La fédération internationale s’est intéressée à ce qu’il disait et s’est réunie pour aborder le sujet…. Sans suite ou presque ! Des conclusions gênantes, trop de remises en question, par ces démonstrations, c’est tout le système de valeur du pseudo dressage actuel qui s’effondre et le business cheval de sport avec !

Aujourd’hui  les  vétérinaires et les ostéopathes délivrent aux propriétaires des messages coupés de la réalité et soignent dans le silence de nombreuses pathologies. Celles-ci résultant d’un travail de dressage inapproprié et pervers.

La légèreté dans la pratique sportive

Quel que soit le sport pratiqué, la légèreté fait partie intégrante de l’apprentissage pour réaliser le geste idéal. Elle implique pour l’entraîneur de s’appuyer sur des connaissances précises en matière de physiologie, biomécanique, psychologie, afin d’optimiser la performance de son athlète. Il s’agit de contrôler l’activité musculaire, pour donner la juste force nécessaire au mouvement. Cela se traduit par une économie de contractions musculaires dans un état mental calme.

Nous connaissons l’importance du mental chez les êtres humains, il conditionne en grande partie le geste de l’athlète. Pour le cheval, la disponibilité mentale, est également un aspect essentiel, ceci afin qu’il soit réceptif aux demandes de son cavalier. Dans le cas contraire le cheval stressé répondra aux demandes du cavalier, par la fuite, et par conséquent tout le corps du cheval sera contracté et durci.

Tous les cavaliers, devraient accéder à un minimum de connaissances pour monter leurs chevaux en toute légèreté. Sans ces connaissances, la légèreté est une utopie.

La légèreté du cavalier

La légèreté, c’est aussi un état d’esprit, c’est être capable de gérer ses émotions, de sentir, de maitriser son corps, afin de laisser place au calme et à la réflexion plutôt qu’à l’énervement et aux tensions.

C’est être capable de prendre conscience de chacune de ses contractions musculaires (visage, haut du corps, épaule, bras, jambes, etc….) pour n’utiliser que celles qui sont nécessaires.

Le cheval est le miroir de nos émotions ; de par sa nature de proie, il est sensible à chaque mouvement ainsi qu’à chaque contraction musculaire. Il va les interpréter et les analyser instantanément. Il est comme une antenne réceptive aux éléments extérieurs qui vont lui transmettre la peur, l’inquiétude, l’apaisement etc…

D’infimes indices dont vous n’avez même pas conscience, tels que votre respiration ou votre flux sanguin sont pour lui autant de transmetteurs, qu’il ne manque pas de percevoir et d’analyser.

La légèreté passe donc par une maîtrise de son corps et de ses émotions.

Exercice pour le cavalier

Exercice 1 :
Sur le dos de votre cheval, pendant la détente, vous n’allez penser qu’à vous (une chose à la fois). Laissez le cheval les rênes longues.
Maintenant prenez le contrôle de votre respiration, lentement, en vous grandissant, et en regardant devant vous, vous allez inspirer en gonflant le ventre, tenez 1 ou 2 secondes à la fin de l’inspiration, puis, expirez cette fois en rentrant le ventre.
Répéter cet exercice 5 fois.
Votre respiration est étroitement liée aux émotions que vous allez dégager. Cette exercice vous permettra d’améliorer votre concentration, votre niveau de stress, de retrouver votre calme et ainsi d’améliorer la communication avec votre cheval. Il s’agit de minimiser les éléments indésirables qui parasitent vos échanges avec le cheval.
Exercice 2 :
Votre état musculaire doit être contrôlé en permanence, voici quelques points importants à vérifier :

  • La tension de vos muscles fessiers : ils ne doivent pas se contracter
  • L’état de contraction de vos épaules, de vos bras, avant-bras et poignets
  • L’état de contraction de vos jambes

Chaque contraction musculaire inutile brouille votre communication avec votre cheval.

Pour contrôler son cheval, il faut être capable d’abord de se contrôler soi-même. Ce contrôle doit s’exercer à chaque instant. Il s’agit de s’interroger sans cesse sur son attitude et sur sa façon d’agir pour transmettre au cheval de façon claire et sans parasite ses demandes.

Ces exercices sont à effectuer de façon systématique dès que vous mettez le pied à l’étrier ou que vous sentez le stress et l’énervement s’emparer de vous, car la nervosité, la tension, inhibent l’intelligence, la réflexion et le bon sens.

La sensibilité du cheval

Chaque espèce animale a développé une forme d’intelligence lui permettant de s’adapter à son environnement et d’y survivre dans les meilleures conditions.

De ce fait certains animaux ont des capacités, sensorielles : tactiles, olfactives, visuelles, auditives, gustatives, ou extra sensorielles : cognitives, intuitive, etc…. bien plus développées que celles dont dispose l’être humain.

Avez-vous déjà vu l’expérience avec ce chimpanzé, démontrant l’incroyable capacité de mémoire du singe ?
Ce chimpanzé avait appris à compter de 1 à 9. Les chiffres apparaissaient sur un écran et des carrés blancs les masquaient presque immédiatement.
Doué d’une mémoire photographique, il était capable de les pointer du doigt pour les remettre dans l’ordre, alors que notre œil n’avait pas eu le temps de discerner le moindre chiffre.

Le cheval, lui, est doué d’une extrême sensibilité. Je suis surprise parfois de sentir mon cheval exécuter un mouvement ou un changement d’équilibre alors que je ne le lui ai pas encore demandé, je l’ai seulement pensé. L’explication à ce phénomène mystérieux réside dans l’extraordinaire sensibilité du cheval, lui permettant de percevoir des indications infimes que je n’ai même pas conscience d’avoir données. Il s’agit peut-être d’une infime variation dans mon équilibre, d’une très discrète tension musculaire ou d’un influx nerveux, que j’ai amorcé de façon inconsciente, alors que je planifiais l’exécution d’un mouvement.

Comme ce chimpanzé doué d’une mémoire photographique, le cheval lui est doué d’une extrême sensibilité qui nous dépasse bien souvent.

Aujourd’hui dans notre société technologique, notre cerveau a perdu ses facultés d’instinct, de perception et de ressenti. Sauf à avoir orienté volontairement notre intellect par le biais d’études, de formations complémentaires, nous ne savons plus aujourd’hui analyser spontanément les gestes, l’expression d’un visage, au point d’avoir une lecture précise de la personnalité et des intentions d’un individu.
D’une manière générale, l’homme a la fâcheuse tendance à réduire à l’état inférieur et à dévaloriser tout ce qu’il ne comprend pas, ce qui est différent de lui ou le dépasse.Il nous est parfois difficile d’admettre certaines facultés que les animaux possèdent naturellement, tant nous sommes devenus des robots connectés à toute sorte de machines électroniques et de ce fait perdant notre instinct et notre sensibilité.

Les aides

Pour utiliser de la meilleure façon vos jambes, vos mains, votre haut du corps, il faut apprendre à sentir votre propre corps et aussi celui de votre cheval. C’est un exercice qui doit se développer tout au long de votre vie de cavalier. C’est en sentant votre cheval, son dos, ses membres qui se soulèvent ou se posent sur le sol, que vous réussirez à vous servir de vos aides de la meilleure façon.

Ensuite, l’indépendance des aides, c’est une notion fondamentale, c’est réussir à n’utiliser qu’une action à la fois, sans que cela n’entraine des contractions ou d’autres mouvements parasites qui vont brouiller la communication avec votre cheval.

C’est un exercice difficile pour votre cerveau, il doit apprendre à désynchroniser les parties du corps qui vont établir la communication avec votre cheval, en plus de devoir s’équilibrer pour suivre le mouvement.

Comme pour n’importe quelle discipline sportive ou activité musicale, votre cerveau doit intégrer un fonctionnement qu’il ne connaît pas. Il faut de la patience et du travail de répétition pour que chaque mouvement devienne des automatismes.

Comment sentir si mon cheval est léger ?

Vous sentirez très facilement que votre cheval est léger si :

Vous avez le sentiment qu’il est calme, confiant, attentif et réceptif à vos demandes
Si par des actions douces, légères, parcimonieuses, vous obtenez de votre cheval ce que vous attendez, en respectant l’échelle de progression.

Pour finir

Ce n’est pas un sentiment de pouvoir, de supériorité ni de domination qui doit émerger lorsque l’on monte à cheval, mais celui de liberté et d’humilité.

Ce n’est pas en étant ceinture blanche de karaté, que votre professeur vous demandera d’exécuter des prises de niveau ceinture noire. A cheval c’est exactement la même chose. Lorsque vous sentez une difficulté, alors c’est que votre cheval n’est pas prêt physiquement ou que VOUS n’êtes pas en mesure de lui demander de la bonne façon.

Ne confondez pas l’énergie que vous devez transmettre à votre cheval pour faire du sport, avec la précipitation et l’énervement.

Prenez la main (bouche) de votre cheval et dansez maintenant avec lui. Mais ne confondez pas la danse et les sports de combat….

C’est avec grand plaisir que je répondrai à vos questions
N’hésitez pas à me contacter par mail

 

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